RDC : Washington impliqué dans les crimes économiques à grande échelle au Congo (Rapport Oakland).
Accord de Washington : une paix de façade, un pillage en profondeur selon le rapport de l’Oakland Institute.
Un rapport explosif vient de semer le trouble autour de l’accord dit de “paix” entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Publié par l’Oakland Institute, un groupe américain de réflexion indépendant, le document intitulé « Floués ! La ruée vers les minéraux critiques en RDC » dénonce ce qu’il présente comme une nouvelle forme de prédation économique déguisée en initiative diplomatique.
Selon les auteurs, l’accord parrainé par les États-Unis en juin 2025 présenté comme une percée historique vers la fin des conflits dans l’Est congolais ne serait en réalité qu’un levier pour consolider le contrôle étranger sur les ressources stratégiques du Congo.
« Incontestablement, l’implication des États-Unis dans les affaires congolaises a toujours été liée à un objectif : garantir l’accès aux minéraux critiques », affirme Frédéric Mousseau, co-auteur du rapport et directeur des politiques de l’Oakland Institute.
Un accord qui favorise les intérêts américains et rwandais.
Le rapport décrit un accord “gagnant-perdant” : gagnant pour le Rwanda et les multinationales américaines, perdant pour la RDC.
Les chercheurs rappellent que l’armée rwandaise et son allié, le mouvement rebelle M23, ont récemment étendu leur influence territoriale dans l’Est du Congo, notamment dans des zones riches en coltan, cobalt et lithium des minéraux devenus essentiels à la transition énergétique mondiale.
« Il s’agit d’un accord qui récompense Kigali après des décennies de pillage, tout en assurant aux États-Unis un approvisionnement privilégié en ressources critiques », souligne le document.
Le blanchiment du coltan congolais au cœur des révélations.
L’un des passages les plus accablants du rapport porte sur le commerce du coltan, ce minerai indispensable à la fabrication des smartphones et batteries.
Les données collectées par l’Oakland Institute montrent que les exportations rwandaises de tantale (issu du coltan) vers les États-Unis ont été multipliées par 15 entre 2013 et 2018, malgré la faible production du Rwanda. Autrement dit, une grande partie de ce minerai serait extraite illégalement du sol congolais avant d’être “blanchie” via Kigali.
Une intégration régionale au service du pillage ?
Sous couvert de “coopération régionale”, l’accord de Washington pousserait en réalité vers une intégration économique qui légalise ce système d’exploitation.
Les chercheurs y voient une continuité historique : depuis la Guerre froide, affirment-ils, la politique américaine en RDC a toujours privilégié les intérêts économiques à la justice et à la paix.
« Depuis l’indépendance jusqu’à la compétition actuelle avec la Chine pour les minéraux essentiels, Washington n’a cessé d’interférer dans les affaires congolaises pour garantir son approvisionnement en ressources naturelles », indique le rapport.
Les auteurs tirent la sonnette d’alarme : l’accord présenté comme une solution à la guerre du M23 ne serait qu’un nouvel épisode du cycle d’exploitation qui étouffe le pays depuis des décennies.
Berm’s Bamba

